Marie Paule Bilger

Marie Paule au ZKM de Karlsruhe 2017

Belle étoile au firmament des artistes, intelligente, raffinée, sensible, montrant une belle culture et un grand sens de l’observation de l’humain, amoureuse de la nature, partageant ses Epiphanies.
Elle nous a fait faux bond, la poésie s’en est allée, le 1 octobre 2025

Marie-Paule Bilger travaille sur plusieurs disciplines : vidéos, peintures, dessins, livres d’artistes, elle aime expérimenter et jalonne son parcours d’œuvres dans différents médias. Née à Mulhouse elle entame une formation de danse classique, se lance dans des études d’arts plastiques à la faculté de Strasbourg et complète ses études avec l’atelier de peinture de la Hear pour devenir peintre plasticienne. 

Elle utilise à la fois son histoire personnelle et/ou collective pour interroger les changements du monde.

site web de Marie Paule

« J’ai envie d’aventures dans le territoire de l’art – adventura : les choses qui doivent advenir
Je trouve ce que je ne cherche pas, je cherche ce que je ne trouve pas. »

Elle faisait partie du microcosme mulhousien, alsacien, dès les années 2000.
Son aventure dans l’art démarre très fort par des expositions régionales.

Motoco

Elle faisait partie du « Motoco des origines », elle en a connu toutes les mues, elle était là absolument. Sa présence était tourbillonnante et singulière, elle expérimentait les couleurs et les sons dans son double atelier à deux faces. C’était une plasticienne-chercheuse qui creusait ses sujets avec une précision scientifique et une fantaisie toujours renouvelée. Une année, elle avait installé une barre de danse le long du mur de la cuisine et les résidents pouvaient l’accompagner aux entrechats à l’heure du déjeuner.

On pouvait aussi la suivre quand elle herborisait le long de l’eau à la recherche des plantes rudérales, refaisant l’historique du site à la lecture des graminées avec une science botanique d’experte qui nourrissait toute son œuvre. Des aquarelles aux photos, aux films, aux petits recensements, jusqu’à cette
« patte d’ours » publiée sur Instagram il y a 5 jours, le végétal faisait cabane et monde. Elle racontait sa rencontre épiphanique avec un prunus cerasifera en fleurs au Jardin des Plantes comme d’autres vous parlent du premier jour d’une grande amitié.

Elle a peint les guerres et les oiseaux, le son du sang et le chiendent, les eaux et les nageuses, elle était le mouvement, son âme dansait.

Les instants d’émerveillement de Marie-Paule Bilger

« Nous faisons nos chemins comme le feu ses étincelles »
 – se réfère à un texte de René Char.

Il introduit idéalement le travail de Marie-Paule Bilger, ses voyages dans l’univers des formes, ses sensibilités à la nature, servi par un geste pictural sensible et spontané.

Marie-Paule Bilger présente ses oeuvres dans le cadre d’un appartement mis à dispostion dans la Tour de l’Europe à Mulhouse.

Des compositions végétales constituées d’éléments vivants glanés dans la nature renvoie à ces « épiphanies » évoquées par l’artiste.

Un second volet de l’exposition est consacré aux aquarelles que Marie-Paule Bilger a réalisé en résonance avec l’oeuvre en réalité virtuelle immersive et aquatique de Pierre Friquet.

L’exposition était présentée par Mulhouse Art Contemporain du 14 au 30 mars 2025.

A voir ses compositions poétiques sur Instagram et sur Facebook

Parcours

2019 : Biennale de Gentilly / Arles se livre 

2018 : Instants vidéo Friche la belle de mai Marseille / Traverse vidéo Abattoirs Toulouse / Bibliothèque Riedisheim / Les mille tiroirs Pamiers 

2017 : Aedaen Strasbourg / CAPC Bordeaux / FIAV Casablanca / Les mille tiroirs Pamiers / ZKM Karlsruhe 

2016 : Traverse vidéo Toulouse / Galerie Mundart Marseille / Atelier de pratique artistique en collège « mais où va le monde »

2015 : Regard sur l’art contemporain Strasbourg 

2014 : Time is love, invisible line galerie Londres /  Time is love, galerie Talmart Paris / Galerie Hegoa Paris 

2013 : Vidéoforrmes Clermont Ferrand / Winter festival Sarajevo /  Galerie Hors Champs Mulhouse 

2012 : Salon d’automne Dalian Chine / Crosstalk video Budapest / Publication d’artistes Baux de provence 

2010 : Galerie Prysmat Cracovie / Bibliothèque  Mulhouse / Galerie Lézard Colmar 

2008 : Regional Kunstverein Freiburg

Prix

2013 : WE/nous, Sarajevo Winter’s Silver Snowflake/XXIX International Festival Sarajevo Winter, « Ar of Touch », Collegium Artisticum,  Bosnia and Herzegovina

2011 : Furtif, prix spécial du jury « Festival Minutfilm » Lille

Marie-Paule Bilger dans ses ateliers ouverts rue de Lucellle.
Mai 2005, Mulhouse, Haut-Rhin, Alsace. Pascal Bichain

 

DENOUER Avec Sandrine Weidmann (vidéo)

Publications

2018 : « sapin-poème » bf édition

2010 : « 1159 » édition la Fabrique Sensible, Arles. Invitée par Francine Zubeil à présenter des dessins de cerfs recouverts de cire sous forme de livre d’artiste

Nous ne t’oublierons pas, chère Marie-Paule. Tu laisses un beau sillage
derrière toi, les petites graines semées continueront longtemps à germer en nous !
Merci pour tout. Pensées émues à Jean-Jacques et à vos fils. 

Un livre d’artiste pour le bestiaire de Marie-Paule Bilger

Je remets en ligne l’article du 3 décembre 2010

article  (clic)

Question de temps (clic)

Take care (clic)

Je suis désolée pour la mauvaise qualité du billet, due à l’abandon du journal Le Monde des blogs en 2019. Il n’a pas été possible de récupérer les images , uniquement les textes par mon nouvel hébergeur

Mon blog était hébergé depuis 2006 par le journal le Monde

A compter du 5 juin 2019, votre blog ne sera plus accessible, et ses contenus, y compris les photos et textes, seront supprimés
Aussi j’ai été obligée de trouver un autre hébergeur, la sauvegarde et la migration n’ont pas permis de maintenir, à regret, les anciennes images.

DE REMBRANDT À VAN GOGH COLLECTION ARMAND HAMMER Hammer Museum, Los Angeles

Paul Gauguin, Bonjour Monsieur Gauguin, 1889

Oil on canvas and panel. 29 1/2 x 21 9/16 x 3/4 in. (74.9 x 54.8 x 1.9 cm). The Armand Hammer Collection, Gift of the Armand Hammer Foundation. Hammer Museum, Los Angeles.



A la FONDATION PIERRE GIANADDA, MARTIGNY SUISSE
DE REMBRANDT À VAN GOGH-COLLECTION ARMAND HAMMER
Hammer Museum, Los Angeles, jusqu'au – 2 décembre 2025

Commissariat de l’exposition
Cynthia Burlingham, directrice adjointe, responsable des collections
Naoko Takahatake, directrice, conservatrice en chef, Grunwald Center for the Graphic Arts

LA FONDATION PIERRE GIANADDA À L’HEURE CALIFORNIENNE

Cet été, la Fondation Pierre Gianadda, s’offre un petit air californien. En effet une quarantaine d’œuvres de peintres célèbres traversent l’Atlantique, certaines pour la première fois, pour faire vibrer les cimaises de la Fondation avec un panel impressionnant de tableaux allant de Rembrandt à Van Gogh !
Les grands artistes de la peinture française représentent avec brio cette collection tels Fragonard, Chardin, Corot, Boudin, Manet, Degas, Renoir, Monet, Sisley, Bonnard, Vuillard et bien d’autres encore, notamment Américains, tous issus du Hammer Museum de l’université de Californie à Los Angeles. (UCLA)

LA COLLECTION ARMAND HAMMER AU MUSÉE HAMMER DE L’UNIVERITÉ DE CALIFORNIE À
LOS ANGELES : UN GRAND VOYAGE DANS LE TEMPS

Le musée Armand Hammer de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) héberge de remarquables œuvres d’art européennes et américaines qui reflètent la vision et la passion de son fondateur Armand Hammer (1898-1990), homme d’affaires et philanthrope. Ce dernier achète tout au long de sa vie des peintures, des sculptures, des pastels, des gravures etc. qui constituent aujourd’hui la collection Armand Hammer et la collection Armand Hammer
Daumier et ses contemporains, dont la Fondation présente une sélection.
Cet ensemble permet de traverser les grands mouvements de l’art occidental depuis la Renaissance jusqu’au début du XXe siècle. Toutes ces œuvres témoignent de leur époque, du contexte social, économique et politique comme des grandes innovations et découvertes.
Pour Armand Hammer, sa collection exprime 


« une tentative de réunir certaines des représentations de la condition, des plaisirs et des rêves humains ».
Il précise :
« J’éprouve le profond besoin de partager avec d’autres le magnifique spectacle, l’enthousiasme et la joie que ces œuvres d’art m’ont procurés ».

ARMAND HAMMER UN DESTIN HORS DU COMMUN, AMATEUR D’ART ET GALERISTE

Hammer naît à New York en 1898 d’une mère russe et d’un père russo-américain de la première génération. Doté d’un diplôme de la faculté de médecine et de chirurgie de l’université de Columbia, il se rend au début des années 1920 en Union soviétique. Il y représente les intérêts de la compagnie pharmaceutique familiale. Sa mission consiste également à fournir une assistance médicale lors d’une épidémie de typhus dans l’Oural, pour
laquelle il apporte une ambulance et un hôpital de campagne achetés au gouvernement américain. Très vite, il prend conscience de la famine qui frappe la région et de la nécessité d’une aide alimentaire. Avec l’accord du soviet local, il négocie un accord commercial en vertu duquel il importe des céréales des Etats-Unis en échange de produits russes acheminés outre Atlantique. Hammer passe neuf ans en Union soviétique avant de s’établir brièvement à Paris
puis rentrer dans son pays. Durant son long séjour moscovite, il réside dans un palais loué et cherche de quoi garnir des vastes pièces et décorer des murs vierges. Ainsi naît sa passion de la collection qu’il qualifiera plus tard de
« chasse » et de « joie ». Son jeune frère Victor, diplômé en histoire de l’art de l’université de Princeton, le conseille dans ses premiers achats, notamment des meubles français du XVIIIe siècle, de la porcelaine de Sèvres et de la joaillerie
de Fabergé. Vers 1928 les deux frères associés à une galerie new-yorkaise, la reprennent en leur nom et donnent ainsi naissance aux Hammer Galleries dirigées par Victor jusqu’à sa mort en 1985.

ARMAND HAMMER UN HOMME D’AFFAIRES DYNAMIQUE, COLLECTIONNEUR PASSIONNÉ
ET MÉCÈNE

Au fil des ans, Armand Hammer se lance dans de multiples affaires : il distille du whisky, produit des aliments pour bétail dont il pratique l’élevage, fabrique des stylos, fore des puits de pétrole…Mais il se consacre aussi à sa collection d’œuvres d’art, dont la qualité grandit à mesure des achats et des ventes. C’est auprès de galeries parisiennes et new-yorkaises, notamment chez Knoedler, celle de Georges Petit, chez Wildenstein et dans les grandes maisons de vente aux enchères comme Christie’s, Parke-Bernet et Sotheby’s qu’il fait ses
emplettes ! Hammer constitue sa collection dans l’intention de l’ouvrir au public et de la faire voyager, ce qui donne lieu à de maintes expositions. Il effectue également des dons importants aux musées et d’autres institutions.

LE MUSÉE HAMMER ET SES COLLECTIONS : DE LA RENAISSANCE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

La collection Armand Hammer et la collection Armand Hammer Daumier et ses
contemporains, concourent à la création du musée Hammer qui a été créé au décès de Armand Hammer en 1990. Exposées au départ au musée d’art du comté de Los Angeles, à l’heure actuelle, toutes ces œuvres exceptionnelles se trouvent dans le musée Hammer construit par le collectionneur en 1988 et inauguré en 1990. Il se situe dans le quartier de Westwood et le bâtiment, conçu par Edward Larrabee Barnes affiche une façade quelque peu austère, mais à l’intérieur on découvre une sorte de palais avec des galeries centrées autour
d’une cour.
Le large spectre et la variété des œuvres présentées témoignent de la quête très personnelle d’Armand Hammer et la nature de ses goûts. En effet, la collection parcourt quatre siècles, de la Renaissance au début du XXe siècle, avec une prédominance à l’art français, surtout celui du XIXe siècle. Des artistes américains remarquables complètent cet ensemble. Quelques œuvres
anciennes signées de peintres majeurs tels Titien (1488-1576), Rembrandt (1606-1659), Chardin (1699-1779), Fragonard (1732-1806) ou Goya (1746-1828) apportent un intérêt supplémentaire à la collection. 

LA COLLECTION ARMAND HAMMER DAUMIER ET SES CONTEMPORAINS

Cette collection s’inscrit aussi dans le fonds permanent du musée Hammer de l’UCLA et recèle quelques quatre mille lithographies et avec ses sept mille cinq cents œuvres, il s’agit, hors de la France, de l’un des fonds les plus importants de peintures, de dessins, de sculptures et lithographies de Daumier. Cet incroyable patrimoine de ce caricaturiste de génie, participe du désir d’Armand Hammer de rassembler un témoignage le plus exhaustif possible de l’œuvre
de Daumier.

DE QUELQUES TABLEAUX : REMBRANDT : JUNON PROCHE D’UN TEMPLE DÉDIÉ
NOTAMMENT À MERCURE

Junon, déesse romaine, épouse de Jupiter, protectrice du mariage, peinte en majesté par Rembrandt, peut-être est-ce la première fois qu’elle règne sur des cimaises, proche d’un temple gallo-romain, d’une stèle dédiée à Mercure, de statues en marbre d’Hercule et d’Apollon ! La voilà représentée dans un format presque carré, une huile sur toile datée vers 1662-1665. Imposante, habillée et couronnée comme une princesse néerlandaise du XVIIe siècle, une chaire lumineuse mise en exergue par ce fond sombre, tenant son sceptre, Symbole
de son autorité en tant que reine des dieux et, à l’époque de Rembrandt, symbole de richesse (avec le paon).

VAN GOGH : ADMIRATEUR DE SON COMPATRIOTE REMBRANDT

On enchaîne avec Van Gogh, dont on connaît l’admiration pour le rendu de la lumière chez Rembrandt. Foin de mythologie avec le peintre d’Arles et son tableau Le Semeur, huile sur toile de 1888. Van Gogh interprète la peinture éponyme de Millet. En action, une silhouette brossée avec un trait dynamique et elliptique qui répand, avec un geste ample, une terre dans les tons bleus tracés avec des coups de pinceaux énergiques. Une ligne d’horizon portée très
haut, avec des cheminées fumantes qui témoignent de l’industrialisation, en contraste avec l’humilité du Semeur, en communion avec son champ.

LA COLLECTION SE CONJUGUE AVEC DE GRANDS ARTISTES FRANÇAIS

Jean-Siméon Chardin, artiste hors du temps, présent avec Les Attributs de la peinture, 1730/1732. Il met en valeur ses pinceaux, ses pots et une toile roulée en attente, dans une nature morte révélée avec une harmonie discrète en nous convoquant dans son monde silencieux.

On avance dans le temps avec Eugène Boudin, peintre reconnu pour ses marines et surtout précurseur des impressionnistes, un des premiers pleinairistes, signe un tableau
Des Voiliers dans le port, 1869, où les bateaux sont à quai dans une mer menacée par de lourds nuages. Camille Corot, un des fondateurs de l’école de Barbizon, avec sa Vue lointaine sur la cathédrale de Mantes, peint cette cathédrale devinée au fond d’un paysage, point de vue assez courant chez Corot. Et puis Gustave Moreau, surnommé « le prince des symbolistes français » avec une représentation palpitante de Salomé dansant devant Hérode, 1876, nous
entraîne dans un monde féérique, orientalisant, ornementé d’orfèvrerie dans un décor mauresque !

LES VIBRATIONS IMPRESSIONNISTES PRÉSENTES CHEZ HAMMER

Et, nous voilà avec quelques impressionnistes célèbres : Claude Monet, avec Vue sur Bordighera, 1884, livre ici un paysage luxuriant, une végétation dense qui domine cette ville haute de Bordighera baignée d’une lumière méditerranéenne ; la mer et le ciel ferment le paysage, le tout exprimé avec la touche fragmentée et dynamique de ce peintre de Normandie.

Changement de décor avec Boulevard de Montmartre, Mardi gras, 1807, œuvre
de Camille Pissarro qui brosse avec une belle expressivité l’animation de la
« procession » du mardi gras. Les danseuses, thème privilégié d’Edgar Degas, qu’il aime montrer sans artifice souvent loin des feux de la scène. Avec La Loge du théâtre au premier plan, en contrepoint une spectatrice dans sa loge dans l’ombre, puis un cadrage surprenant dévoile des ballerines en « grappe », toutes en mouvement et en grâce !

FANTIN-LATOUR, GAUGUIN

Passons à un artiste, éloigné des innovations artistiques, Henri Fantin-Latour qui signe une nature morte Pivoines dans un vase bleu et blanc, 1872, dont le dépouillement met mieux en valeur le rendu admirable de la texture des fleurs. Paul Gauguin séjourne en Bretagne où se trouve un cercle d’artistes. Au Pouldu, en 1889, avec Bonjour Monsieur Gauguin, faisant allusion bien sûr à l’œuvre de Courbet, mais la rencontre se révèle ici moins chaleureuse,
l’artiste dans son grand manteau, solitaire, ne s’intéresse pas à la Bretonne. Une clôture les sépare. Des touches dynamiques en faisceau contrastent avec les aplats.
Cézanne


Et encore Henri de Toulouse-Lautrec et ses thèmes qui fleurent bon l’ambiance des maisons closes, les nabis Edouard Vuillard et Pierre Bonnard. Ce dernier nommé le « nabi japonard » en raison de son goût pour l’art japonais. Sa Scène de rue de 1902, par son jeu de composition novateur et sa palette caractéristique représente un lieu et un moment définis. Sa peinture épasse la simple transcription d’une expérience visuelle. 

UN ENSEMBLE EXCEPTIONNEL DE SCULPTURES DE DAUMIER

Honoré Daumier l’observateur pointu de la vie sociale et politique de la France du XIXe siècle, conçoit ces figures en terre. Les seize personnages exposés à la Fondation, se révèlent une partie d’un ensemble de trente-six pièces fondues en bronze entre 1929 et 1948 dans les moules de FixMasseau. Daumier caricature les politiciens du début de la Monarchie de Juillet qui porte
Louis-Philippe au pouvoir (1830-1848). Il s’agit de portrait-charge exécuté par Daumier avec son réalisme outrancier et son esprit républicain.

Ce lot exceptionnel de bronzes de Daumier, participe du fonds permanent du Hammer Museum rassemblé par Armand Hammer avec passion.
Et enfin la divine Sarah Bernhardt admirablement brossée par le Belge Alfred Stevens en 1885.

De Rembrandt à Van Gogh, une exposition qui se parcourt comme une balade éclectique dans les siècles et au cours de laquelle, le public peut admirer des toiles renommées de maîtres européens et américains embellissant les cimaises de la Fondation Pierre Gianadda. Toutes ces œuvres honorent le collectionneur et mécène Armand Hammer.
Antoinette de Wolff

Informations pratiques

Fondation Pierre Gianadda Téléphone : +41 (0) 27 722 39 78
Rue du Forum 59   Site internet : www.gianadda.ch Mail : info@gianadda.ch
1920 Martigny (Suisse)
Jours et horaires d’ouverture
Tous les jours de 9h00 à 18h00
Visites commentées en principe les mercredis à 19h00
Au tarif normal, sans supplément (dates à consulter sur notre site Internet)

Sommaire du mois de septembre 2025

30 septembre 2025 : Soulages, une autre lumière Peintures sur papier
28 septembre 2025 : GEORGES DE LA TOUR entre ombre et lumière
25 septembre 2025 : Oliver Ressler. Scenes from the Invention of Democracy
22 septembre 2025 : Fantômes – Sur les traces du surnaturel
18 septembre 2025 : Et la lumière fuse – Elisabeth Bourdon, artiste plasticienne
8  septembre 2025  : SCREAM MACHINES – le Train fantôme au musée Tinguely

Soulages, une autre lumière Peintures sur papier

Du 17 septembre 2025 au 11 janvier 2026 au Musée du Luxembourg
Exposition produite par le GrandPalaisRmn
Commissariat
Alfred Pacquement, Directeur honoraire du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Chargée de recherche
Camille Morando, Responsable de la documentation des collections modernes au musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Scénographie
Véronique Dollfus
Signalétique
Atelier JBL - Claire Boitel
Lumière
Abraxas Concepts

« C’est avec les brous de noix de 1947 que j’ai pu me
rassembler et obéir à une sorte d’impératif intérieur.
La vérité est que je me suis senti contraint par l’huile.
Je l’avais pratiquée avant-guerre et je savais ce
qu’elle imposait comme contraintes. Par impatience,
un jour, dans un mouvement d’humeur, muni de brou
de noix et de pinceaux de peintre en bâtiment, je me
suis jeté sur le papier ».
Pierre Soulages.
Cité par Pierre Encrevé, Soulages. L’œuvre complet.
Peintures. I. 1946-1959, Paris, Seuil, 1994, p. 40.

 

Pierre Soulages (vidéo) a toujours refusé d’établir une hiérarchie entre les différentes techniques qu’il utilise.
À côté des peintures sur toile, il est également l’auteur d’un ensemble considérable de peintures sur papier qu’il a mené, avec quelques interruptions tout au long de son parcours pictural, jusqu’au début des années 2000. D’une certaine façon, on peut dire que son œuvre commence sur le papier avec, dès 1946, des peintures aux traces larges et affirmées, réalisées au brou de noix, qui vont véritablement voir son œuvre se distinguer des autres démarches abstraites de l’époque.

En 1948, alors qu’il vient à peine de commencer à exposer, il est invité à une manifestation itinérante sur la peinture abstraite française dans les musées
allemands, en compagnie d’artistes beaucoup plus âgés. C’est une de ses peintures qui est choisie pour l’affiche et va contribuer à le faire connaître.
Privilégiant le brou de noix dans les premières années, Pierre Soulages reviendra souvent à cette matière qu’utilisent les ébénistes et dont il aime les
qualités de transparence et d’opacité, de luminosité également en contraste avec le blanc du papier.


Il emploiera aussi l’encre et la gouache pour des œuvres dont les formats en général restreints ne cèdent en rien à la puissance formelle et à la diversité.
L’œuvre sur papier de Pierre Soulages qui fut longtemps conservé par l’artiste, a été moins souvent montré que les peintures sur toile et rarement rassemblé dans des expositions à part entière. Il constitue pourtant un ensemble indispensable à la compréhension de sa peinture.
Cette exposition présente 130 œuvres dont plus d’une trentaine inédites.

Cette exposition a bénéficié du soutien exceptionnel
du musée Soulages, Rodez

Plan de l’exposition et scénographie

La mise en espace est sobre et fluide. Sur les murs blancs, les œuvres écrivent une partition : succession de blanches, noires, croches, rythmées par des
intervalles, des silences.
Des touches de noir et de brou de noix font écho à la tonalité des peintures.
Soulages est présent : des portraits grandeur nature et des interviews en vidéo projection éclairent son travail et ponctuent le parcours.
La scénographie est éco-responsable. Sol, cimaises et mobilier jouent le jeu du réemploi, de la durabilité et du recyclable.

Informations pratiques

Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006 Paris
Téléphone
01 40 13 62 00
Ouverture
tous les jours de 10h30 à 19h
nocturne tous les lundis jusqu’à 22h
fermeture anticipée à 18h les 24 et 31 décembre
fermeture le 25 décembre
Accès
Métro St Sulpice ou Mabillon
RER B Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
Informations et réservations
museeduluxembourg.fr
Audioguides
Adulte (français, anglais, espagnol, allemand, italien)
et enfant (français)
5 € sur place ; 3,49 € sur l’application mobile
4 € avec le pass Grand Palais+
Application mobile
Un outil indispensable pour les informations
pratiques, suivre l’actualité, préparer sa venue, vivre
pleinement les expositions et les événements du
musée. Elle offre également un parcours audioguidé
gratuit autour de 5 œuvres (en français et en anglais).
https://tinyurl.com/luxappli
Réalité virtuelle
Découvrez l’œuvre de Pierre Soulages grâce à Outrenoir, une expérience immersive en réalité virtuelle portée par la voix d’Isabelle Huppert !

GEORGES DE LA TOUR entre ombre et lumière

Georges de La Tour
Le Nouveau-Né, vers 1647-1648, huile sur toile,
Musée des Beaux-Arts de Rennes

Jusqu'au 25 janvier 2026, le Musée Jacquemart-André consacre une exposition inédite à Georges de La Tour (1593-1652), offrant un regard renouvelé sur l’œuvre rare et lumineuse de l’un des plus grands peintres français du XVIIe siècle.
COMMISSARIAT
Dr. Gail Feigenbaum est spécialiste de l’art italien et français du début de l’époque moderne
Pierre Curie est conservateur général du patrimoine.
PRODUCTION ET RÉALISATION
Emmanuelle Lussiez, Directrice des expositions de Culturespaces
Milly Passigli, Directrice déléguée de la programmation des expositions
Bernadette Roux, Responsable des expositions du Musée Jacquemart-André
Livia Lérès et Domitille Séchet pour l’iconographie au sein de Culturespaces
SCÉNOGRAPHIE
Hubert le Gall, sculpteur, designer et scénographe français

L’exposition du Musée Jacquemart-André propose une relecture de la carrière de Georges de La Tour en tentant d’éclairer les interrogations qui entourent encore son œuvre et son parcours. Malgré la rareté des originaux parvenus jusqu’à nous, l’art de Georges de La Tour a laissé une empreinte profonde dans l’histoire de l’art. Par son naturalisme subtil, l’épure formelle de ses compositions et leur intensité spirituelle, il a su créer un langage pictural d’une grande puissance émotionnelle, capable de traverser les siècles. Cette
exposition offre ainsi l’occasion de redécouvrir l’un des artistes les plus fascinants du Grand Siècle, dans toute la richesse et la complexité de son œuvre.

Georges de La Tour, La Femme à la puce,
vers 1632-1635, huile sur toile, 123,3 x 89 cm,
Nancy, Musée lorrain – Palais des ducs de Lorraine
© Palais des ducs de Lorraine – Musée Lorrain,
Nancy / photo. Thomas Clot

Né à Vic-sur-Seille, dans le duché indépendant de Lorraine, Georges de La Tour mena une brillante carrière, travaillant pour de prestigieux mécènes et collectionneurs, comme les ducs de Lorraine, le cardinal Richelieu
et en tant que peintre ordinaire du roi Louis XIII. Dans le contexte violent de la guerre de Trente Ans, sa maison et son atelier à Lunéville furent détruits en 1638, et Georges de La Tour choisit de se rapprocher de Paris et
du pouvoir : il offrit notamment au roi Louis XIII un tableau nocturne représentant Saint Sébastien (aujourd’hui perdu), que le souverain aurait tant apprécié qu’il fit retirer tous les autres tableaux de sa chambre pour ne
conserver que celui-ci.

Malgré la gloire et le succès connus de son vivant, Georges de La Tour tomba dans l’oubli après son décès en 1652. Il faut attendre les années 1910 et l’entre-deux-guerres pour que son œuvre soit redécouverte par les historiens de l’art, lui permettant près de trois siècles après sa mort de retrouver la place qui lui revient parmi les plus grands peintres français du XVIIe siècle.

Georges de La Tour, Le Souffleur à la pipe, 1646,
huile sur toile, 70,8 x 61,5 cm, Tokyo Fuji Art Museum
©Tokyo Fuji Art Museum Image Archives/DNPartcom

Rassemblant une trentaine de toiles et d’œuvres graphiques prêtées par des collections publiques et privées françaises et étrangères, l’exposition adopte une approche thématique destinée à cerner l’originalité de Georges de La Tour. Le parcours explore ses sujets de prédilection — scènes de genre, figures de saints pénitents, effets de lumière artificielle — tout en replaçant sa vie et son œuvre dans le contexte plus large du caravagisme européen, notamment celui de l’influence des caravagesques français, lorrains et hollandais. Plutôt qu’une imitation directe des leçons de Caravage, la singularité de l’œuvre de Georges de La Tour tient à son interprétation personnelle du clair-obscur, nourrie par un réalisme radical et une intense spiritualité qui donnent à ses compositions une modernité intemporelle.

L’EXPOSITION EN 5 ŒUVRES PHARES

Le Nouveau-Né illustre avec une intensité rare la manière dont Georges de La Tour transcende une scène domestique par la seule force de la lumière. S’il s’agit à première vue d’une simple scène de maternité, tout dans la composition invite à sa lecture spirituelle – à tel point que l’on ne peut s’empêcher d’y voir une représentation de la Vierge, de sainte Anne et de l’Enfant Jésus. Georges de La Tour évite tout attribut religieux explicite, à l’exception de la lumière qui
semble émaner autant du nourrisson que de la flamme elle-même, comme si la divinité s’y révélait.

Georges de La Tour
La Madeleine pénitente, vers 1635-1640, huile sur toile,
National Gallery of Art, Washington National Gallery of Art,
Ailsa Mellon Bruce Fund

Parmi les quatre versions autographes connues de ce thème, la Madeleine pénitente conservée à Washington figure parmi les plus émouvantes. Assise de profil dans une pièce dépouillée, la sainte est absorbée dans une profonde méditation. Une flamme, que l’on ne voit pas directement, éclaire la scène d’un halo doré. L’image est d’une grande sobriété formelle, mais d’une richesse
symbolique saisissante : le crâne et le miroir évoquent la vanité des biens terrestres, tandis que la lumière, immatérielle, est une métaphore de l’élévation spirituelle.
Georges de La Tour donne ici une interprétation profondément humaine de la figure de la pécheresse repentie, figure du sacrement de pénitence ancrée dans la spiritualité catholique du XVIIe siècle. Par la simplicité de la composition, l’économie des moyens et la précision des détails, La Tour atteint une forme de grâce austère où le mysticisme se conjugue à une présence presque physique de son modèle.

Georges de La Tour
Job raillé par sa femme, années 1630, huile sur toile,
Musée départemental d’art ancien et contemporain, Épinal

Le clair-obscur dramatique, la simplicité de la composition et le naturalisme austère contribuent à faire de ce tableau l’un des plus saisissants et originaux de Georges de La Tour. Représentant un vieil homme décharné assis, une femme penchée sur lui, cette scène est identifiable à un passage du Livre de Job dans la Bible, grâce à l’indice discret du tesson de poterie posé aux
pieds du vieillard. La flamme de la bougie, discrète mais centrale, structure toute la composition : elle éclaire les visages, révèle les textures et crée une atmosphère de recueillement silencieux.
À l’instar de Caravage, Georges de La Tour cultive l’ambiguïté narrative et visuelle. Il gomme volontairement certains attributs iconographiques pour mieux immerger le spectateur dans une scène intime qui interroge la foi, la souffrance, et la solitude de l’homme éprouvé – transfigurant
le quotidien pour y faire advenir le divin.

Georges de La Tour
Les Larmes de saint Pierre (dit aussi Saint Pierre repentant), 1645,
huile sur toile, 114 x 95 cm
The Cleveland Museum of Art, Gift of the Hanna Fund

Signé et daté de 1645, le tableau des Larmes de saint Pierre constitue un jalon essentiel dans l’œuvre de Georges de La Tour. Saint Pierre est ici représenté non comme le fondateur glorieux de l’Église, mais comme un homme accablé par le remords. Assis, le regard rougi par les larmes, il médite dans l’obscurité, éclairé seulement par la lueur vacillante d’une lanterne. Sa position humble, ses pieds nus chaussés de lourdes socques, l’accent mis sur son âge et sa fragilité traduisent la douleur d’un homme qui a renié le Christ. À ses côtés, un coq rappelle la prophétie de Jésus : « Avant que le coq ne chante, tu m’auras renié trois fois. »
L’économie des formes, les couleurs sourdes et la retenue de cette scène empreinte de gravité délivrent une profonde charge spirituelle. Georges de La Tour imagine une iconographie de la contrition, solitaire, humaine, poignante.

Georges de La Tour
Le Reniement de saint Pierre, 1650, Huile sur toile, 135,2 x 175,6 cm,
Nantes, Musée d’arts

C’est à partir de cette toile que l’historien de l’art Hermann Voss a identifié Georges de La Tour en 1915. Offert en étrennes au gouverneur de Lorraine, le maréchal de La Ferté, ce tableau est aussi l’un des rares à porter une date, ce qui en fait un repère important dans la chronologie de l’œuvre de Georges de La Tour. L’œuvre se distingue par la tension subtile entre sacré et profane. Dans un angle de la composition, saint Pierre et la servante se détachent dans
la pénombre. Mais l’espace principal est occupé par une scène profane : une partie de dés animée entre soldats, rendue avec un réalisme d’une grande virtuosité formelle.
Georges de La Tour continue d’explorer la lumière comme langage spirituel et dramatique. Mais il y insert une complexité narrative inédite, en confrontant la solitude intérieure du reniement à la trivialité tapageuse du monde. Dans cette œuvre tardive, la participation de l’atelier du peintre, voire de son fils Étienne, est possible, les pratiques d’atelier de Georges de La Tour dans les dernières années de sa vie restant encore assez méconnues.

Sur Arte film documentaire

INFORMATIONS PRATIQUES

Musée Jacquemart-André,
158, boulevard Haussmann – 75008 Paris
Téléphone : 01 45 62 11 59

Horaires
Le Musée Jacquemart-André est ouvert du lundi au jeudi de 10h à 18h.
Les vendredis de 10h à 22h
Les samedis de 10h à 19h
Dernière admission 30 minutes avant la fermeture du musée.

Le Nélie – Restaurant – Salon de thé est ouvert du lundi au jeudi de 9h à 18h, le vendredi de 9h à 22h et les samedis
et dimanches de 11h à 19h.
Brunch les samedis et dimanches de 11h à 14h30.
Ouverture en nocturne afterwork les vendredis jusqu’à 22h.
Dernière admission au café 30 minutes avant la fermeture.

Accès
Le Musée se situe à quelques pas des Champs-Élysées et des grands magasins.
En métro : Lignes 9 et 13, stations Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule
En bus : Lignes 22, 43, 52, 54, 28, 80, 83, 84, 93

Oliver Ressler. Scenes from the Invention of Democracy

We Are the Forest Enclosed by the Wall
Artist & involved persons: Oliver Ressler
Date of origin: 2025
Material / technique: 4K video
Copyright: © ProLitteris, Zurich
Creditline: Courtesy of the artist, àngels barcelona
Avec Scenes from the Invention of Democracy, le Musée Tinguely montre du 24 septembre 2025 au 1er mars 2026 la première exposition dans un musée suisse de l’artiste autrichien Oliver Ressler (né en 1970). 
Roland Wetzel, Direktor Museum Tinguely, Commissaire : Tabea Panizzi | Assistant : Nils Lang

Olivier Ressler évolue depuis de nombreuses années à la croisée de l’art et de l’activisme. Ses œuvres abordent les notions de démocratie, de travail, de
migration et d’écologie, autant de domaines étroitement liés et fortement impactés par les effets de la mondialisation et du capitalisme. Son regard critique porte sur les systèmes politiques, l’influence de l’économie et la manière dont nous traitons notre planète sur fond d’urgence climatique.
À Bâle sont présentés des travaux réalisés entre 2009 et 2025, comme What is Democracy? ou We Are the Forest Enclosed by the Wall.
Ils incitent à un examen critique des rapports de pouvoir existants, tout en mettant en lumière des actions possibles pour les transformer. Une programmation variée aborde les questions soulevées par son travail. Quelques protagonistes des œuvres vidéo seront invité.es au musée et replaceront ces sujets dans le contexte politique et social actuel.
Le Musée Tinguely offre à tous ses publics une plateforme de dialogue sur les défis urgents de notre époque.

Le travail

Le travail d’Oliver Ressler s’intéresse aux questions politiques, sociales et écologiques, il documente, en observateur solidaire, des actes de désobéissance civile et de protestation.
L’artiste est d’avis que nous ne sommes pas obligé.es d’accepter les injustices sociales, et qu’il existe au contraire des moyens de les combattre activement. Il invite à une réflexion sur les structures de pouvoir existantes et les possibilités de changement en politique et dans la société. L’exposition Scenes from the Invention of Democracy comprend quatre œuvres vidéo réalisées entre 2009 et 2025 qui présentent clairement la pratique artistique de Ressler. Face à la crise climatique et à la montée de l’autoritarisme dans le monde, ces œuvres, malgré la distance du temps, frappent toutes par leur gravité particulière et leur caractère hautement actuel.


L’installation vidéo huit canaux What is Democracy? (2009) s’appuie sur des entretiens avec des activistes et analystes politiques de 18 villes du monde entier. La question du titre révèle l’ambiguïté : les personnes interrogées questionnent d’une part la forme dominante de démocratie représentative parlementaire et d’autre part les possibilités de systèmes alternatifs plus démocratiques, de même que leurs structures organisationnelles. Les huit vidéos abordent de manière critique des aspects tels que la représentation, la
participation, les mécanismes d’exclusion, la transparence
et le secret. Même si, lors de la mise en place du projet, toutes les personnes interviewées vivaient dans des États considérés comme démocratiques
et partaient de la même question initiale, l’œuvre ouvre des perspectives diverses. Seize ans plus tard, le propos est plus pertinent que
jamais. À l’heure où l’on parle de plus en plus d’une « crise de la démocratie », l’installation de Ressler offre d’ailleurs une véritable matière à réflexion. 

Tant que tu ne représentes aucun danger,
tu es libre d’exprimer ton opinion.
Boris Kagarlitsky, moscou
(citation de What Is Democracy?, 2009)

Anubumin (2017), créé en collaboration avec l’artiste australienne Zanny Begg, est braqué sur la petite île de Nauru, dans le Pacifique.
Mêlant récit poétique et témoignages de lanceur.ses d’alerte, le film explore les failles dans le passé et l’avenir de Nauru. Dès 1906, le phosphate y a été extrait puis exporté en Australie comme engrais pour les colons, conduisant le pays à la débâcle et Nauru à devenir quasiment inhabitable dans les années 1980. Aujourd’hui encore, l’île abrite un camp de rétention australien offshore, critiqué depuis des années pour ses violations systématiques des droits
humains – ce que le gouvernement australien tente de dissimuler, malgré les révélations des médecins et des infirmières qui rendent compte de leur expérience dans la vidéo.

La vidéo Not Sinking, Swarming (2021) offre un aperçu rare de l’auto-organisation des groupements d’activistes pour le mouvement climatique. En octobre 2019, Ressler a accompagné une rencontre, notamment d’Extinction Rebellion et Fridays for Future, qui préparait une action de désobéissance civile à Madrid. La complexité de la démarche apparaît clairement : outre les discussions sur la communication, la formation, la restauration, la
logistique et la stratégie, des groupes de travail sont également constitués autour de l’assistance juridique, le dialogue avec la police, les revendications et les finances.

Afin d’éviter des poursuites pénales, les participant.es sont représenté.es par des silhouettes pixelisées. Par sa combinaison avec la superposition d’images vidéo de l’action en cours, où des centaines d’activistes bloquent un pont autoroutier à Madrid avec un bateau, l’œuvre prend une forme visuelle unique.

La nouvelle réalisation de Ressler, présentée pour la première fois, aborde elle aussi les manifestations. We Are the Forest Enclosed by the Wall (2025) prend pour point de départ le projet d’agrandissement du Centre technique de Nardò (NTC) par Porsche Engineering, une gigantesque piste d’essai à grande vitesse pour voitures de luxe, dans les Pouilles.

Ce projet menaçait une forêt centenaire située à l’intérieur du cercle, un écosystème d’une importance cruciale pour cette région italienne frappée par la sécheresse. Le film laisse s’exprimer les habitant.es et activités qui se sont regroupé·es sous l’appellation « Gardes du Bosco d’Arneo ». pour résister à l’expansion et à l’expropriation des terres destinées à la renaturation.
Porsche Engineering entendait compenser les conséquences du défrichement de 200 hectares de forêt. Or les perspectives de reforestation sont extrêmement ténues en raison de la salinisation des nappes phréatiques. Cette situation illustre comment des entreprises au fort pouvoir financier, et promettant la croissance économique, influencent les décisions politiques et acceptent en retour des dommages irréversibles pour l’environnement. Tout comme
dans Not Sinking, Swarming, Ressler travaille avec un langage visuel bien particulier : la superposition d’images vidéo de la forêt rend anonymes les personnes qui parlent, ce qui non seulement illustre les liens inextricables entre forêts et populations, mais montre aussi que les manifestant.es dans les systèmes démocratiques sont de plus en plus poursuivi.es en justice
pour leurs actions.

En Italie, les actes de désobéissance civile peuvent entraîner de lourdes peines de prison en raison de la « loi anti-Gandhi » sur la sécurité, entrée en vigueur en 2025.
Mais le film est aussi porteur d’espoir, car la résistance a abouti : le 27 mars 2025, Porsche a annoncé sa décision d’abandonner le projet.

Biographie

Oliver Ressler vit à Vienne et travaille sur des installations, des projets en extérieur et des films en lien avec l’économie, la démocratie, le changement climatique, les formes de désobéissance civile et les alternatives sociales. Ses 44 films ont été projetés lors de milliers d’événements organisés par des mouvements sociaux, des institutions artistiques et des festivals de cinéma. Ressler a exposé plusieurs fois au MNAC– National Museum of Contemporary
Art, Bucarest ; SALT Galata, Istanbul ; Centro Andaluz de Arte Contemporaneo, Séville ; Museo Espacio, Aguascalientes, Mexique et Belvedere 21, Vienne. Il a participé à plus de 480 expositions collectives, entre autres au Museo Reina Sofía, Madrid ; Centre Pompidou, Paris ; Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco et à la Biennale de Prague, Séville, Moscou, Taipeh, Lyon, Gyumri, Venise, Athènes, Quebec, Helsinki, Jeju, Kiew, Göteborg, Istanbul, Stavanger et
à la Documenta 14, Kassel, 2017. De 2019 à 2023, Ressler a travaillé pour un projet de recherche sur les mouvements pour la justice climatique, Barricading the Ice Sheets, financé par le Fonds scientifique FWF et qui a donné lieu à six expositions individuelles : Camera Austria, Graz (2021); Museum of Contemporary Art, Zagreb (2021) ; Neuer Berliner Kunstverein (n.b.k.), Berlin (2022); Tallinn Art Hall, Tallinn (2022) ; LABoral Centro de Arte y Creación Industrial, Gijón (2023); The Showroom, Londres (2023)

Informations pratiques

Catalogue en ligne : pendant la durée de l’exposition, un catalogue en ligne sera publié avec des contributions d’Anthony Elms, Tabea Panizzi et Oliver Ressler.
Événements autour de l’exposition
Lecture Performance | What role can art play in political activism?
04.12.2025, 19h30
Alessandra Pomarico, curator and author, and Nikolai Oleynikov, artist, talk about artists’ engagement in the struggle against Porsche’s track expansion in Apulia. They will share insights from Free Home University, their artistic­pedagogical initiative in Salento.
Entrée gratuite, en anglais
Conférence | Démocratie et fascisme
09.12.2025, 10h15 à 12h
Musée Tinguely |
Paul Sacher-Anlage 1 |
4002 Bâle
Heures d’ouverture : mardi– dimanche 11h-18h, jeudi 11h-21h
Site Internet : www.tinguely.ch | www.ressler.at
Réseaux sociaux : @museumtinguely | #museumtinguely | @oliver.ressler | #whatisdemocracy

Accès
depuis la gare SBB tram n°2 jusqu’à Wettstein Platz
puis bus n° 38 et 31 jusqu’à l’arrêt musée Tinguely

 

Fantômes – Sur les traces du surnaturel

Jusqu'au 8 mars 2026, le Kunstmuseum Basel | Neubau, présente Ghosts
Curatrice : Eva Reifert directrice Elena Filipovic

« Les fantômes sont les miroirs de l’époque. Ils reflètent nos inquiétudes, évoluent avec le flot des tendances culturelles et se fondent dans l’ambiance de l’époque. »
Susan Owens

Thomas Schütte

Les fantômes sont omniprésents. Ils abondent dans la culture visuelle, des blockbusters hollywoodiens à l’instar de Ghostbusters (1984) au cinéma indépendant comme All of Us Strangers (2023). Ils hantent les écrans, les scènes de théâtre et les livres : la littérature, le folklore et les mythes sont habités par des esprits qui refusent de nous laisser en paix.
De tout temps, ils ont également hanté l’art. Êtres de l’entre-deux, les fantômes sont des intermédiaires entre les mondes, entre le haut et le bas, la vie et la mort, l’horreur et l’humour, le bien et le mal, le visible et l’invisible. Chaque tentative de les représenter, de les enregistrer ou de communiquer avec eux relève ainsi d’un défi cognitif et provoque des émotions fortes.
Cet automne et cet hiver, le Kunstmuseum Basel consacre une exposition temporaire d’envergure à ces êtres insondables. Avec plus de 160 œuvres et objets conçus ces 250 dernières années, Fantômes. Sur les traces du surnaturel explore la riche culture visuelle qui s’est développée autour des fantômes dans le monde occidental au 19e siècle.

Ryan Gander
– sous l’impulsion de la fusion de la science, du spiritualisme et des médias populaires, qui n’a cessé depuis d’inspirer les artistes.
Aujourd’hui, le 19e siècle est principalement perçu comme l’âge d’or de la rationalité, de la science et de la technologie, mais la croyance aux fantômes et aux apparitions y était également à son apogée. Dans la seconde moitié du siècle, les fantômes devinrent un moyen de se rapprocher de l’exploration de la psyché et d’ouvrir de nouveaux accès à la vie intérieure humaine. Le romantisme ayant éveillé le désir de spectacles et d’émerveillement, la croyance aux fantômes fut accompagnée d’innovations technologiques et de techniques d’illusion, à l’instar de la technique théâtrale du
Pepper’s Ghost.

Photo Paul Benney
L’invention de la photographie vers 1830 favorisa l’essor de la photographie de fantômes avec des représentants majeurs comme William H. Mumler aux États-Unis et plus tard William Hope en Angleterre. Leurs photographies, qui font réapparaître des personnes bien-aimées et qui semblent promettre une vie après la mort, influencent sensiblement la manière dont nous nous représentons les fantômes aujourd’hui encore.

Albert Freiherr von Schrenck-Notzing,

« baron des fantômes » munichois – et sans doute le parapsychologue le plus célèbre –, associa les nouvelles techniques photographiques à une approche quasi scientifique afin d’apporter des preuves des apparitions surnaturelles qui survenaient pendant ses séances de spiritisme (qu’un écrivain, et non des moindres, du nom de Thomas Mann a rapportées).

Par conséquent, la photographie de fantômes constitue un chapitre important de l’exposition. Les captations et les images créées par les médiums spirites pour saisir le  contact direct avec le monde des esprits proposent un autre accès. Compte tenu de la proximité entre fantômes et situation psychique exceptionnelle, l’exposition explore en outre le phénomène des apparitions – avec des fantômes dans ses salles. Elle suit les multiples traces visuelles et histoires d’épouvante dans la culture occidentale du 19e siècle, dont les artistes se sont emparés plus tard. Elle intègre avec curiosité des univers
visuels s’étendant au-delà des beaux-arts qui sont devenus des sources d’inspiration particulières pour l’art du 20e siècle.

L’exposition Fantômes. Sur les traces du surnaturel et la publication au look de
magazine qui l’accompagne ont été élaborées en étroite collaboration avec Andreas Fischer et Susan Owens. Fischer travaille à l’IGPP (Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene) de Fribourg, en Allemagne. Il est considéré comme l’un des principaux experts dans le domaine de la photographie de fantômes et des phénomènes de matérialisation. En 2017, l’historienne de l’art britannique Susan Owens a écrit le livre The Ghost: A Cultural History dans lequel elle définit avec justesse les fantômes comme « des ombres de l’humanité ». Le projet expositionnel suit les traces de
cette composante humaine sans tenir compte des anges, des esprits de la nature, des démons, etc. À la place, il se concentre sur le potentiel poétique de ce thème, sa force d’inspiration et la fonction métaphorique des fantômes qui permettent de réagir avec critique face au monde contemporain et font surgir le refoulé.


Le fait que les apparitions dont il est question ici interagissent en permanence avec notre imaginaire collectif, voire avec notre inconscient culturel, fait des esprits et des fantômes des êtres d’une puissance immuable – et de l’exposition une expérience surprenante, stimulante et remarquable.
La scénographie a été conçue par Alicja Jelen et Clemens Müller de please don’t touch (Dortmund). Elle vise à ouvrir les sens à de subtiles transformations et à des expériences extrêmes.

Katharina Fritsch
Informations Pratiques

Kunstmuseum Basel
St. Alban-Graben 8
Case postale, CH-4010 Basel
T +41 61 206 62 62
kunstmuseumbasel.ch
Lu fermé
Ma 10h00–18h00
Me 10h00–20h00
Je–Di 10h00–18h00
tram n 2  depuis la gare SBB arrêt Kunstmuseum

Et la lumière fuse – Elisabeth Bourdon, artiste plasticienne

On se souvient de l'exposition de février 2011, "– Partir de loin …" au musée des Beaux Arts de Mulhouse. De celle septembre 2023 Icônes de lumière, Elisabeth Bourdon au temple St Etienne de Mulhouse.

La voici de retour à nouveau au temple St Étienne à Mulhouse, où elle révèle une quarantaine d’œuvres du 10 septembre au 26 octobre 2025 pour l’exposition :
« Et la lumière fuse ».

DE LA LUMIÈRE !

Mehr Licht ! Mehr Licht !

(Dernières paroles de Gœthe.)
Ce cri de Goethe sur son lit de mort sonne comme une soudaine et ultime révélation pour ce théoricien (contesté) de la couleur ! (Luc Maechel)

L’évolution plastique et l’approche artistique d’Elisabeth Bourdon témoignent d’un profond goût pour l’expérience. Celle de la couleur et de son univers incommensurable. Celle de la forme et de ses métamorphoses. Entre l’un et l’autre, il y a le trait d’union de la touche, ce moment où la peinture est posée sur la toile et où l’expérience s’amorce : touche étroite à bords ovales, touche large à bords rectangulaires, ou touche quasi impressionniste où le point dialogue avec la persistance rétinienne. Entre toutes ses combinaisons qui annoncent la recherche d’une forme idéale, il existe essentiellement l’envie d’atteindre la mesure d’un répertoire formel et coloré.
Raisonner par la couleur : mouvement et dynamisme.
Et il n’est pas anodin qu’Élisabeth Bourdon aime exposer au Temple Saint-Étienne où son art du vitrail réinventé dialogue avec bonheur, avec les verrières du XIVe qui enluminent l’édifice.

Voir avec la télécommande ici

« Le processus créatif reste le même qu’il y a deux ans: à savoir des panneaux led allumés sur lesquels trois states colorées, peintes et transparentes se superposent. Ma recherche et mon travail parlent de lumière, de couleur, de mémoire et de lien dans la rencontre. La lumière est par essence changeante et quand on la capte, de quelle lumière s’agit-il? Elle dépend du moment de la journée, de la saison, de la météo, elle reflète juste un instant fugitif. Tous les tableaux 30X30 cm offrent la possibilité de varier la lumière, et les couleurs en variant la quantité et la qualité de la source lumineuse. Mon travail consiste à la filtrer la laisser sourdre la faire jaillir dans des failles des fêlures au travers des trames de peintures et de diapositives, reproductions d’œuvres d’art. Ces dernières appartiennent à notre mémoire collective et à notre patrimoine culturel commun. Grâce aux jeux des superpositions j’interroge le lien. La rencontre choisie ou aléatoire de films de cellulose crée un nouvel espace, de nouvelles couleurs, un autre chose d’indéfinissable. Un dialogue s’installe dans cet entre-deux et défini un espace de possibles. J’essaye de faire advenir l’indicible, l’impalpable. Mes tableaux se déclinent de plusieurs façons : soit allumés, soit éteints, soit de près ou de loin, à vous de varier votre approche et votre plaisir. »
ferme à 19 h à 18 h le samedi
Elisabeth Bourdon (vidéo)

Temple Saint-Etienne
12 Pl. de la Réunion,
68100 Mulhouse

entrée gratuite

SCREAM MACHINES – le Train fantôme au musée Tinguely

Conçu par Rebecca Moss & Augustin Rebetez est prolongé en raison de son succès jusqu’au 21 septembre 2025. 

Plus de 30 000 personnes ont déjà visité le train fantôme artistique Scream Machines dans le parc devant le Musée Tinguely. Point fort des festivités du centenaire tinguely100, cette intervention artistique offre une expérience unique qui a ravi petits et grands passagers. En raison du grand succès rencontré auprès du public, le Musée Tinguely a décidé de prolonger de trois semaines, jusqu’au dimanche 21 septembre 2025, la durée de cette installation hors du commun conçue par Rebecca Moss et Augustin Rebetez. Le public y découvre un « charmant bestiaire » plein d’effets qui jouent sur la surprise surgissant de l’obscurité. Les deux artistes mettent l’accent sur
l’aspect ludique.
« Notre train fantôme doit avant tout divertir – un peu effrayant,
certes, mais toujours avec un grand sourire »,
explique Augustin Rebetez.

Après avoir visité la grande exposition au Grand Palais à Paris, : Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten, c’était comme une nécéssité de monter dans le crocrodome à Basel

Jean Tinguely

Le 22 mai 2025, l’artiste suisse Jean Tinguely (1925-1991) aurait eu cent ans. À cette occasion, le Musée Tinguely a invité l’artiste britannique Rebecca Moss et l’artiste suisse Augustin Rebetez à concevoir un projet artistique hors du commun. En hommage à Tinguely, ils ont créé ensemble le train fantôme Scream Machines. L’œuvre d’art totale est conçue sur la structure d’un train fantôme existant, le Wiener Prater Geisterbahn de 1935.
Le Musée Tinguely a loué cette attraction historique et l’a installée dans son parc sans l’intérieur d’origine. Les artistes ont ensuite commencé, avec l’aide d’une équipe de techniciens du musée, à transformer artistiquement ce train fantôme à deux étages.

Scream Machines.

Il en résulte un parcours immersif qui combine art et divertissement de manière unique — agrémenté de souvenirs nostalgiques des anciens trains fantômes.
Installé dans les petits wagons d’origine, le public est emporté dans un trajet cliquetant à travers un paysage artistique imaginatif, peuplé d’œuvres et de créatures surprenantes, pleines d’humour et de fantaisie.

« Le train fantôme dégage une énergie
enfantine et sauvage. On redevient soi-même un enfant. » Peter, 77 ans

« J’ai eu tellement peur quand les mains m’ont touchée ! C’est à la fois drôle et
effrayant, et la bouteille de ketchup est géniale ! » Emilia, 9 ans

Hommage à Jean Tinguely

Avec Scream Machines, le Musée Tinguely fait écho au Crocrodrome de Zig et Puce. Lors de l’ouverture du Centre Pompidou à Paris en 1977, Jean Tinguely réalisa cette œuvre pour le grand hall d’entrée du musée, en coopération avec Bernhard Luginbühl, Daniel Spoerri et Niki de Saint Phalle. Il s’agit d’une gigantesque sculpture accessible au public intégrant un train fantôme, des rouages, un circuit à billes, des inscriptions lumineuses, un « musée
sentimental », ainsi qu’une patte de crocodile entièrement enduite de chocolat.

Un lancement prestigieux

Le Musée Tinguely a inauguré le train fantôme artistique Scream Machines lors de la grande fête d’anniversaire le 22 mai 2025, en présence de plus de 1000 invité.es, dont le conseiller fédéral Beat Jans, le président du gouvernement de la ville de Bâle Conradin Cramer et le président du conseil d’administration de Roche, Severin Schwan. 
Le train fantôme artistique restera accessible jusqu’au 21 septembre 2025 pendant les heures d’ouverture du musée et peut être visité avec un jeton au prix de quatre francs.
Ensuite, l’association à but non lucratif «Rettung und Erhalt der Original Wiener Prater Geisterbahn Basel» (conservation et préservation du train fantôme original du Prater de Vienne à Bâle) reprendra le train fantôme. L’association a pour objectif de préserver l’attraction à long terme et prévoit de la remettre en service dans son état d’origine lors de
la Foire d’automne de Bâle 2025.

Rebecca Moss vit et travaille à Londres et dans l’Essex. Cette jeune artiste prometteuse crée avec humour et un penchant pour l’absurde des dispositifs installatifs avec lesquels elle se met de préférence elle-même dans des situations précaires. Pour ses gags et ses protocoles expérimentaux, elle se sert de matériaux et d’images du quotidien qu’elle actionne de manière inventive mais aussi souvent banale. Son penchant pour l’improvisation invite le hasard à collaborer. Nous observons avec délectation ces défaites ludiques et nous nous reconnaissons dans ces efforts quotidiens vains – efforts que nous rencontrons également dans les sculptures-machines de Tinguely produisant de la poésie inutile.

Augustin Rebetez vit et travaille à Mervelier. Il compte parmi les artistes suisses les plus importants et indépendants de sa génération. Depuis l’été 2024, il est possible de visiter sa Maison Totale à Bôle. Il s’agit d’une œuvre d’art totale où un parcours convie le public à se promener parmi ses univers visuels fantasmagoriques, créatures, totems, vidéos punk, musique, danse, théâtre et installations interactives. En 2016, il fut invité au Musée Tinguely dans l’exposition Prière de toucher avec une installation de grandes dimensions dans laquelle les visiteur.euses pouvaient entrer et participer.

Informations pratiques :

 Musée Tinguely |
Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Bâle
Durée : 22 mai – prolongation jusqu’au 21 septembre 2025
Heures d’ouverture : mardi– dimanche 11h-18h, jeudi 11h-21h
Site Internet : www.tinguely.ch | www.wiener-prater-geisterbahn.ch
Réseaux sociaux : @museumtinguely | #museumtinguely | #tinguely100 | #ghosttrain
#augustinrebetez | @_rebecca.moss | @augustin.rebetez

Photos elisabeth itti sauf la 5